PAS DE VIE DE SECOURS


Rupture(s) universellement partagée(s)
Inédites en ces temps dits « modernes »


Nous sommes confrontés à une épreuve humaine collective et personnelle d’une exceptionnelle gravité et totalement inédite en ces temps dits « modernes »… comme s’il n’y avait plus de vie de secours…


Effet de sidération qui peut provoquer un traumatisme collectif. C’est la confrontation à un réel insupportable ! Expérience à potentiel destructeur aussi bien moralement que psychiquement.

Crise sanitaire à laquelle nous nous trouvons tous confrontés et qui appelle chacun chacune à la « mobilisation » générale, citoyenne et solidaire. Il s’agit de répondre « tous », de construire ensemble dans une cohérence et unité, une ou des réponses à cette pandémie virale.

Alors, que la plupart des informations se concentrent depuis le début de l’épidémie sur la situation des hôpitaux, l’aggravation de la situation de patients et le réajustement des informations sur les traitements et la pénurie des masques, quelques voix, hélas si peu relayées, se faisant plus pressantes s’élèvent ça et là pour interroger cette crise sans précédent sous d’autres angles : 

Quel sera l'impact du confinement sur les populations les plus fragiles ? Comment les familles les plus en difficultés vont-elles faire face à la promiscuité dans des espaces exigus ou inconfortables, en même temps qu’elles sont encouragées à suivre le travail scolaire de leurs enfants, faire leurs courses à distance, imprimer une attestation et la remplir pour se déplacer ?! 

Comment les personnes et les groupes vont-ils faire face à cette somme de nouvelles injonctions dans un contexte où, ni leur condition, ni leurs moyens ni leur état de santé parfois ne leur permettent ?!


Un confinement non exempt de risque personnel et collectif

Il n’est pas question de remettre en cause les recommandations de confinement et de protection, ni de nier la situation des soignants en ville ou à l’hôpital, mais juste d’élargir les points de vue. Comment la prévention, et, à la promotion à la santé peuvent-elles proposer une analyse en posant un regard plus large, plus complexe sur ce qui est en train de se passer ? comment les démarches communautaires peuvent-elles mobiliser les énergies de tous pour réfléchir ensemble aux conséquences de cette situation inédite et à la prévention /gestion de ses impacts non exclusivement sanitaire sur les populations ?
Notre rôle n’est-il pas en partie de donner à chacun les moyens d’agir et de ne pas uniquement subir Comment retrouver dans le contexte actuel un peu de pouvoir sur sa propre existence rythmée par des obligations dont nous n’avons plus véritablement la maîtrise ?

Sur une longue période, cette obligation de confinement avec tout ce que cela entraîne, chemin faisant ou au gré des décrets, etc. peut être particulièrement problématique (fermetures des cimetières, interdiction de tous rituels, violence conjugale, maltraitances, ruptures diverses, mobilités interdites etc.,). Ce huis clos généralisé et imposé, est un vrai risque de solitude, d’isolement ou de conflits au sein des familles ou des couples. 


Quelles responsabilités et quelle place !

Pour venir en aide à tous ceux-là, un certain nombre d’initiatives voient le jour. Il nous faut les soutenir de façon à imaginer apporter une aide significative et déclinée sur l’ensemble d’un territoire comme tente de la faire La CPTS naissante, au niveau des agglomérations et des communautés de communes de façon à apporter des réponses à construire de proximité, de voisinage, rendant possible très concrètement du lien et du réconfort, avec évidemment les mesures de protection qui s’imposent à tous les soignants comme les accompagnants et/ou chaque aidant.


Les chefs de guerre peinent à nous rassurer. Ce n’est pas tenable d’être dans une situation autocratique, la démocratie, certes, se doit de préserver l’unité, mais ce qui fait sa force c’est bien de gérer ce qui nous sépare. Et nous le voyons bien : nous sommes profondément inégaux dans cette mobilisation. Tout ceci fabrique et renvoie des inégalités et des menaces sur la liberté individuelle.

Il ne faut pas s’imaginer seulement contrôler la population, la surveiller et éventuellement la punir pour sortir de l’embarras conjoncturel du COVID. Il va nous falloir accompagner, soutenir, celles et ceux qui ne possèdent pas les dynamiques personnelles et familiales pour supporter les nouvelles contraintes qui s’imposent et vont continuer à assujettir nos vies


Nous avons besoin de retrouver le sens de l’essentiel, c’est-à-dire les sens de la vie en commun.

Espérons pouvoir contribuer à retrouver de l’extension pour ces métiers de l’éducation, du social et de la santé, ces milieux aux compétences rares, pas seulement techniques et industrielles, mais relationnelles et artisanales.

Entr’actes met à disposition toute son équipe pour relayer les professionnels déjà en situation d’écoute... 
Pour nous joindre : 01 47 85 65 48


Pour l’équipe d’ENTRACTES 92- 95
Philippe CARETTE

Publié le 24/04/20