LES
TROISIÈMES ASSISES DE LA
FÉDÉRATION
EUROPÉENNE DES ASSOCIATIONS LUTTANT CONTRE
L’ISOLEMENT
ET POUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE (FEALIPS)
Individu(s)
en crise – Société(s) en crise
Le 07 septembre 2017 au
Parlement Européen à Bruxelles
Inscription :
https://docs.google.com/forms/d/1kHo6f2G_0myeNh_U9E3WKnfZS5oG-McQv3umy4xKiPo/viewform?edit_requested=true
ARGUMENTAIRE
Où en est-on des pratiques de
prévention de l’isolement et du suicide au niveau européen ? Quels
questionnements ? Quelles réflexions ? Quelles expériences ? Quelles réussites
? Quelles difficultés ? Quelles attentes ? Quelles perspectives ? Voilà des
questions pragmatiques qui justifient l’existence de la FEALIPS depuis trois
ans et sa volonté de fédérer toutes celles et tous ceux qui s’inscrivent dans
une approche préventive et clinique de l’isolement et du suicide. Quelles sont
les sources au désarrimage sociétal qui poussent un individu, confronté à sa
propre histoire, aux injonctions pour construire sa propre identité et ne
pouvant plus s’adapter à son environnement et à la complexité croissante de la
vie sociale, à se couper de ses pairs et à aller jusqu’au meurtre de soi-même ?
C’est pourquoi la FEALIPS organise ses troisièmes Assises
le7 septembre 2017 au Parlement Européen de Bruxelles, sur
le thème :
Individus en crise –
sociétés en crise.
Il s’agira de mettre en
perspective l’état des pratiques, des singularités, des questionnements, des
travaux et des attentes pour l’ensemble de nos adhérents afin d’ouvrir le débat
transdisciplinaire, sous forme d’échanges entre nous et de définir des
perspectives de travail pour l’avenir. Nous n’avons pas à ce jour des chiffres
suffisamment fiables de l’ampleur de l’isolement et du nombre de morts par
suicide au niveau européen. Nous devons également enrichir notre connaissance
de ce phénomène dans l’ensemble de ses composantes (psychologique,
sociologique, économique, existentielle, politique, etc.) Pour l’ensemble des
28 pays de l’Union européenne, le taux standardisé de décès par suicide s’élève
à 11,7 pour 100000 habitants en 2012.1Ce chiffre se décline à titre indicatif :
11,1 en Suisse, 9,7 au Luxembourg, 18,76 en Belgique, 14,7 en France, etc.1 En
France, ce sont chaque année 10000 personnes qui mettent fin à leurs jours, et
environ 200000 personnes qui sont hospitalisées à la suite d’une tentative de
suicide. Ce sont des vies brisées, des familles endeuillées, des professionnels
de santé souvent désemparés. C’est une société qui s’interroge, aussi, sur sa
part de responsabilité.1
Quand ou comment la prévention du suicide rend fou… qui s’y engage s’y
brule, qui s’y implique s’y perd : de même qui ne connait pas le parcours
kafkaïen pour la recherche de financement de la prévention du suicide et de
l’isolement ? Il est vrai que le sujet n’est guère porteur chez nombre de nos
représentants politiques et institutionnels. Les associations se démènent avec
fougue et sagacité pour faire toujours plus avec moins. On peut se demander si
le prix de cet investissement n’est pas à mettre aux comptes de pertes et
profits des œuvres dites charitables, considérant que l’engagement des
bénévoles et des professionnels suffiraient à maintenir à flot ou à colmater
les désespérés de la vie et de l’univers sociétal que cette vie recouvre. Nous
sommes aujourd'hui passés à une logique hyper gestionnaire et normative qui ne
tient plus compte des singularités situationnelles et qui nous impose ses
indicateurs comptables sans prendre le temps de considérer sur le fond les
contenus qualitatifs des actions dans leur historicité. Combien d’énergie
supplémentaire faudra-t-il dépenser pour faire valoir que les préventions
tertiaires, secondaires et primaires, au niveau européen, méritent une
attention à la hauteur des enjeux sanitaires et sociétaux que la réalité impose
et pour ne plus considérer l’isolement comme un dégât collatéral et le meurtre de
soi-même comme une fatalité.
Le réseau associatif que nous
représentons doit peser de tout son poids sur ce débat sociétal au sein de la
société civile pour « impacter » les choix institutionnels, mutualiser la
dynamique réflexive et opérationnelle et agir concrètement pour un mieux-être
de tout un chacun. Ces troisièmes Assises de la FEALIPS doivent être l’occasion
de consolider nos fondations collaboratives et de définir des axes de travail
créatifs et singuliers pour les trois prochaines années, merci à toutes et tous
pour votre contribution.
Christian Lujan,
Président du Comité d’organisation des 3e Assises.